Macumba
des dieux et des hommesMacumbaUne des caractéristiques du Brésil (que le touriste a du mal à comprendre) est son affiliation à la Macumba. Rituel ô combien magique et quasi secret.
La Macumba est, comme le Vaudou traditionnel, un assemblage de dieux païens, dont les origines sont africaines, amalgamés avec des saints et des archanges chrétiens.
Elle tire ses origines des esclaves importés d'Afrique aux XVIII et XIXème siècles. Toutes ses variations possèdent de très grandes richesses au niveau des invocations, des sortilèges et des envoûtements.
Elle est pratiquée par un très grand nombre de brésiliens. Pour mémoire, le plus grand poète du Brésil, Vinicius de Morais, qui fut ambassadeur du Brésil en France, était un "macumbeiro" de premier plan.
Saravá ! (salut)
RacinesC'est une synthèse de magie, de rites chrétiens, de spiritisme et de transes africaines dont elle tire ses origines. Pendant la cérémonie Macumba, l'esprit divin prend possession de l'adepte qui peut alors voir dans le futur, apaiser ses maux et diagnostiquer ses souffrances. Dans la Macumba, se mélangent avec bonheur les fêtes religieuses, l'invocation aux divinités, les rites magiques, les arts divinatoires, la communication avec les défunts, les recettes de santé… Toutes ces pratiques visent la protection de la famille et des habitations ainsi que la recherche de l'amour et de la prospérité financière.
Ces rituels invoquant des Orixás, sont à base de prières, de tracés symboliques, d'offrandes, et de bougies qui confèrent le pouvoir de réaliser des actions de Magie Blanche sans sacrifice, ni effusion de sang et surtout sans choc de retour pour l'officiant.
Parce que si la Macumba peut réaliser tous vos souhaits, elle vous le fait toujours payer.
Parfois très cher !
C'est une véritable religion secrète, parallèle à la religion officielle et fortement hiérarchisée. La ville de Bahia, avec ses 365 églises catholiques, baroques, aux autels en or massif et vides la plupart du temps, héberge le Vatican du culte souterrain. La Quimbanda. Il célèbre des messes noires en l'honneur d'Exú et organise de nombreuses fêtes où la musique et la danse tiennent une place essentielle.
Exú (que l'on confond un peu trop vite avec le diable chrétien) apparaît toujours disponible entre les hommes et les forces en question, pour le Bien comme pour le mal.
La Macumba, dont le panthéon est celui des peuplades Bantoue et Yoruba, fut importée par les premiers esclaves ouest-africains. La religion chrétienne imposée par les Portugais fut rapidement intégrée pour servir de façade au culte de ces divinités. Mais l'Eglise n'a de cesse de combattre ce qu'elle juge être une hérésie.
Chaque saint catholique fut ainsi assimilé à l'un des dieux africains. La Macumba intégra aussi certains éléments du chamanisme des Indiens.
Quelques OrixasXangô - Pour obtenir justice, Oxóssi - Permet de réussir tout ce qu´on entreprend, Oxalá - Pour sortir gagnant d´un procès, et être victorieux dans toutes les situations qui paraissent insurmontables, Omulú - Pour enlever les souffrances physiques, mentales et briser tous les envoûtements. Aide aussi à la guérison de toutes les maladies, Exú - Permet de débloquer et de briser toutes les barrières qui font obstacle à votre réussite, Iemanjá - Protection de la famille et des enfants, Oxum - On l´invoque dans tous les cas où le ménage se trouve en danger, Iansã - Pour éviter une séparation, Ogum - Permet d´obtenir très vite ce que l'on désire, on l'invoque aussi pour trouver du travail.
Les adhérents de ces diverses pratiques sont tous initiés et voués à une ou plusieurs divinités. La bande-son de ce texte est chantée par Clara Nunes, une des plus célèbres chanteuses du Brésil et "macumbeira" notoire. Tous sont rattachés à un lieu de culte, appelé "terreiro" et placé sous la tutelle d'un "père" ou d'une "mère" des saints.
Les adeptes sollicitent les conseils ou la générosité des dieux lors de rites collectifs au cours desquels ceux-ci viennent s'incarner dans certains des participants.
Rites assimilés Variante de la Macumba, le Candomblé est surtout pratiqué à Bahia, où débarquèrent les premiers esclaves. Il n'utilise que les langues africaines et les tam-tams, dont le rythme hypnotique aide ses adeptes à entrer en transe. Oxalá, principal dieu Yorubá et divinité suprême du Candomblé, a pris dans ce rituel la figure du Christ. Ceux qui portent du blanc le vendredi (et c'est le cas de nombreux Brésiliens) ont une prière spéciale à adresser à Oxalá.
Dans le sud du Brésil c'est la Vambanda. Cette variante de la Macumba est un étonnant mélange de catholicisme, de Candomblé et de spiritisme kardeciste (fondé par Allan Kardec - enterré au Père Lachaise à Paris) , secte née en France au XIXème siècle et qui emprunta à l'hindouisme la notion de karma et la croyance en la réincarnation. L'Umbanda considère les carrefours comme des centres de pouvoir, en raison de leur forme hautement symbolique. Il n'est pas rare d'y trouver la carcasse carbonisée d'un poulet, des bouteilles de bière et des bougies, le lendemain de la fête d'un dieu. Ces offrandes sont symboliques : la fumée des bougies ou des cigarettes représente les nuages, la bière, l'écume des vagues.
La plus haute divinité de l'Umbanda est Yemanjá, déesse de l'Océan. Son pendant, dans la religion chrétienne, est la Vierge. Invariablement représentée sous la forme d'une femme blanche, aux longs cheveux blonds, parée de voiles blancs et bleus. A Bahia, le jour consacré à Yemanjá est le 2 février, mais à Rio, siège traditionnel de l'Umbanda, elle est fêtée le 31 décembre.
Cette nuit-là, les plages de Rio sont envahies d'adorateurs vêtus de blanc qui confient à la mer de minuscules radeaux portant des bougies allumées et répandent des pétales de fleurs sur le sable en l'honneur de la déesse (voir le Réveillon au Brésil).
Le panthéon de l'Umbanda intègre des Orixás, divinités africaines, des Pretos Velhos (esprits des esclaves laissés sans sépulture), des caboclos ou esprits de la forêt et des Exús, esprits perturbateurs. Exú, divinité d'origine africaine associée aux principes de multiplication et de transformation, fait par ailleurs l'objet d'un culte maléfique appelé Quimbanda, magie noire proche du quimbois caraïbe. Exú est entouré d'une cohorte d'esprits malins. Les offrandes qui lui sont destinées sont généralement des carcasses calcinées d'animaux. Les adeptes de la Macumba se retrouvent aujourd'hui à travers toute l'échelle sociale au Brésil. Leur signe de reconnaissance est une amulette représentant un poing fermé laissant dépasser le pouce entre l'index et le majeur.
Pomba-giraEquivalent femelle d'Exú, elle est très puissante. Reine des carrefours (croisement de deux rues) et des peuples de la rue, elle est souvent sollicitée pour les affaires de cœur. Très efficace, elle aime le luxe, les parfums et les bijoux, elle est belle et sensuelle, moqueuse… Une pomba-gira porte le nom de Maria Padilha.
Entité certainement Yorubá car N'gira, en Angola, signifie oiseau. Et pomba, en brésilien, signifie colombe.
[i]
source de l'article et des images : http://www.aobrasil.com/chroniques/articles/macumba.php[/